Quelles propositions du Défenseur des droits ?
Dans son avis du 4 septembre 2018, concernant l’article 61 du projet de loi PACTE, le Défenseur des droits indique qu’il est nécessaire selon lui, que cette loi intègre dans le Code civil et le Code du commerce la lutte contre les discriminations. En d’autres termes que la lutte contre les discriminations soit ajoutée aux considérations prises en compte dans la gestion de l’entreprise au titre de sa responsabilité sociétale. Afin d’appuyer son avis, le Défenseur des droits s’appuie sur une enquête nationale qu’il a réalisé en 2016. Aux termes de celle-ci, une personne sur deux estime que les discriminations sont très fréquentes dans la recherche d’emploi et 32,8% qu’elles sont fréquentes dans le déroulement de sa carrière. 23% des personnes interrogées considèrent avoir été discriminées dans leur carrière professionnelles et 15% dans leur recherche d’emploi. 15, 3% des discriminations seraient liés à l’âge, 14, 6% au sexe, et 7,6% à l’origine et à la couleur de peau. Ce rapport a également montré que les seuls outils développés ces dernières années pour lutter contre ces discriminations, sont des outils contentieux, très peu utilisés en pratique.
Le Défenseur des droits rappelle que lutter efficacement contre les discriminations ne peut se faire uniquement par leur répression. Il faut également que soient améliorés les dispositions de prévention et leur suivi. A cette fin, le Défenseur des droits, propose comme cela a été consacré pour l’égalité hommes/femmes, et pour l’intégration professionnelle des personnes handicapées, « d’obliger les entreprises à évaluer et mesurer objectivement la situation de leurs salariés et des personnes recrutées en adoptant des indicateurs non financiers en matière de lutte contre les discriminations ». Dans ce but, il propose que soient amendés les articles L2312-18, L2312-26, L2312-27 et L2312-36 du Code du travail pour que des données relatives à la lutte contre les discriminations apparaissent au sein de la base de données économiques et sociales et au bilan social selon des modalités à déterminer par décret en Conseil d’Etat. Il propose également de modifier l’article L225-100-2 du Code de commerce pour préciser que le rapport consolidé de gestion doit présenter une analyse comportant des indicateurs « en matière de lutte contre les discriminations , selon des modalités à déterminer par décret en Conseil d’Etat.