Contenu du projet
Tout d’’abord, le projet de décret apporte quelques précisions bienvenues sur ce qu’on entend par « granulés de plastiques industriels » : ce sont « les matières premières plastiques commercialisées sous différentes formes, dont les dimensions externes sont supérieures ou égales à 0,01 mm et inférieures à 1 cm, servant de charge d’alimentation pour les machines assurant la production de pièces finies ou semi-finies en plastique ».
Le projet prévoit aussi que les sites concernés à savoir, « les sites industriels de fabrication, de manutention, de stockage, de transformation, et de recyclage où la quantité totale de granulés de plastiques industriels susceptible d’être présente est supérieure à 5 tonnes, ainsi que les aires de lavage de citernes, fûts et autres contenants de transport de granulés de plastiques industriels », se dotent de dispositifs (équipements) prévenant leur dissémination dans l’environnement.
Ainsi, tout exploitant aura l’obligation d’adopter des procédures qui auront pour objectif de :
- Identifier les zones où des granulés de plastiques industriels sont susceptibles d’être rejetés ou répandus accidentellement dans l’environnement ;
- Vérifier périodiquement que les emballages utilisés pour le stockage et le transport des granulés de plastiques industriels sont conçus pour minimiser le risque de dissémination de ces granulés dans l’environnement ;
- Confiner et ramasser quotidiennement tout granulé de plastique industriel répandu accidentellement dans l’enceinte du site ;
- Procéder régulièrement au nettoyage des bassins de rétention et des abords du site ;
- Inventorier et s’assurer régulièrement du bon état de fonctionnement des équipements prévenant les pertes de granulés de plastiques industriels dans l’environnement ;
- Former et sensibiliser le personnel intervenant sur le site ;
- Réaliser des contrôles internes semestriels de ces procédures.
L’objectif étant de prévenir tout rejet canalisé de granulés de plastiques industriels dans l’environnement, des exigences minimales applicables à ces procédures (et donc dispositifs ou équipements) pourront être précisées par arrêté.
De plus, il est prévu que ces procédures fassent l’objet d’audits tous les trois ans par un organisme certificateur accrédité par le COFRAC selon la norme ISO/IEC 17021. Précision apportée : ces audits « pourront être réalisés dans le cadre de tout audit de certification de système de management ». L’exploitant devra partager la synthèse des conclusions de ces audits, sur son site internet, en veillant à retirer les informations relevant d’un secret protégé par la loi.
La date d’entrée en vigueur de ces dispositions est prévue au 1er janvier 2022, à l’exception de l’obligation pour les sites de production, de manipulation et de transport de granulés de se doter d’équipements prévenant tout rejet canalisé dans l’environnement, qui est, elle, fixée au 1er janvier 2023.
Ce projet, soumis depuis peu (1er février 2021) à consultation, ait déjà la cible de critiques diverses. Par exemple, la détermination d’un plancher de 5 tonnes suscite quelques interrogations. Aussi, le projet ne serait pas assez contraignant notamment vis-à-vis du transport, qui est pourtant une étape clé pour prévenir le risque de « fuite ».