De multiples modifications au projet de loi constitutionnelle
La proposition initiale de la Convention Citoyenne pour le Climat était la suivante :
« Elle [la France] garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique. »
Le Conseil d’État, saisi le 23 décembre 2020, s’inquiétait de cette réforme en ce qu’elle pouvait introduire, dans la Constitution, un principe d’action positif pour les pouvoirs publics, qui emporterait un véritable engagement pour l’avenir. La juridiction du Palais Royal proposait de revoir à la baisse cet engagement en remplaçant le terme « garantit » par le terme « préserve », et de substituer le verbe « lutter » par le verbe « agir ».
Finalement, l’Assemblée nationale a proposé une formulation « de compromis » :
« Elle [la France] garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et agit contre le dérèglement climatique ».
Le Sénat, en revanche, a proposé d’inscrire cette phrase :
« Elle [la France] agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre le dérèglement climatique, dans les conditions prévues par la Charte de l’environnement de 2004 ».
Le Sénat a donc censuré le terme « garantit » afin de ne pas consacrer une quasi-obligation de résultat. De plus, les sénateurs ont également inséré une référence directe à la Charte de l’environnement ce qui annihile toute la portée supplémentaire que pourrait avoir une telle modification de la Constitution.