25 novembre 2019

[Le regard du jour] – Interview d’une consultante de Kisio engagée dans la démarche zéro déchet

La semaine européenne de la réduction des déchets s’est tenue du 18 au 24 novembre 2019. A cette occasion et afin de sensibiliser le plus grand nombre de personnes à ce sujet, l’équipe HSE Perform a organisé un quizz quotidien et publié un guide intitulé « 7 axes pour réduire ses déchets en entreprise« .

Pour clore cette semaine, nous vous proposons l’interview de Mathilde, consultante chez Kisio Etudes et Conseil au sein de la practice Analysis. Elle fait partie des personnes sélectionnées pour participer au projet « famille zéro déchet » qui se déroule du 16 septembre 2019 au 14 février 2020. Retour sur son expérience en matière de réduction des déchets.

Question 1 : Qu’est-ce que le défi « famille zéro déchet » ?

L’Agence Parisienne du Climat (APC), avec le soutien de la Ville de Paris a lancé le samedi 14 septembre la 2e édition du défi « Familles Zéro Déchet ». Pendant 5 mois, les 100 foyers parisiens sélectionnés ont pour objectif de réduire d’au moins 10 % le poids de leurs poubelles en équipe

Question 2 : Comment as-tu entendu parler de ce défi et comment l’as-tu intégré ?

J’étais déjà investie dans une démarche personnelle de réduction de mes déchets et j’ai cherché à obtenir des informations sur la démarche zéro déchet.  J’ai découvert via un groupe Facebook le défi «  famille zéro déchet ». J’ai décidé de candidater avec un ami  à cette expérimentation. Ce qui me semblait intéressant dans celle-ci était son côté collaboratif et collectif. En effet, en s’engageant dans ce défi, on engage l’ensemble de son foyer. A la suite de l’ensemble des démarches de candidature, (réponse à des questionnaires ….) nous avons été sélectionnés.

Nous avons assisté à la journée d’ouverture qui a débuté par la présentation des résultats de la précédente expérimentation. Cette journée de lancement a ensuite été l’occasion pour l’ensemble des participants d’assister à plusieurs ateliers de sensibilisations, dont certains étaient spécialement dédiés à la sensibilisation des plus jeunes. On nous a fourni un kit de base composé d’un peson afin de peser nos déchets, un livre relatif aux 50 idées à mettre en place pour faire du zéro déchet (Devenez un héros du zéro déchet, 50 trucs et astuces pour alléger ses poubelles au quotidien, édité par l’APC). Par ailleurs, nous avons eu une formation en lombricompostage à l’issue de laquelle on nous a fourni un kit afin de réaliser du lombricompost à la maison.

 

Question 3 : Qu’est-ce que le lombricompostage ?

Le lombricompostage (ou vermicompostage) est le recyclage par le lombric (vers de terre) de nos déchets organiques quotidiens dans un lombricomposteur. Il permet de transformer les déchets de cuisine en un engrais écologique appelé le lombricompost et de produire également un engrais liquide organique. Cette technique peut se faire en intérieur et est donc parfaitement adaptée aux besoins des citadins : il ne dégage pas d’odeur, prend peu de place et assure une décomposition rapide.

 

Question 4 : Quelles sont les actions de réduction des déchets que tu as trouvé les plus simples à réaliser ?

Il y a beaucoup de chose que je faisais déjà et qui, sans m’en rendre compte, s’inséraient dans cette démarche « zéro déchet ». D’une part, il y a l’achat de produits en vrac. Pour ce faire, je me suis équipée de sac en coton afin de récupérer les aliments en vrac en magasin, et de bocaux hermétiques pour les stocker une fois chez moi. J’ai la chance d’être dans une ville où de nombreux commerces proposent ce type de vente. Par ailleurs, afin de trouver de nouveaux endroits proposant des ventes en vrac, j’ai commencé à utiliser le site internet Cartovrac qui recense les commerces proposant ce type de service.

D’autre part, je cuisine régulièrement ce que je mange et j’évite les plats cuisinés qui génèrent souvent beaucoup d’emballages. Le week-end, je prépare l’ensemble de mes plats pour la semaine ce qui me permet de gagner du temps. Par ailleurs, j’ai arrêté d’utiliser des films plastiques ou de l’aluminium pour recouvrir mes plats. Je privilégie les Tupperware en verre réutilisables et j’ai fabriqué mes propres « bee wrap ». J’ai également investi dans une gourde pour mettre mes boissons dedans ce qui me permet d’éviter d’avoir des bouteilles en plastique. Enfin, concernant mes produits du quotidien, je suis passée aux shampoings et gels douche solides et je me suis équipée d’une éponge en coton pour me démaquiller ce qui m’évite d’acheter du coton mais aussi du démaquillant, pour un résultat tout aussi impeccable !

Etre dans démarche une zéro déchet c’est d’abord et avant tout essayer de réduire ses déchets : il faut réellement revoir son mode de consommation et éviter les achats compulsifs. Je me suis rendue compte que lorsque je fais mes courses alors que j’ai faim ou que j’ai peu de temps devant moi, j’ai tendance à acheter plus que nécessaire. Par conséquent, j’essaye désormais, avant n’importe quel achat, de me demander si celui-ci est réellement nécessaire. En adoptant une consommation plus raisonnée, j’ai appris à cibler ce dont j’avais besoin et j’ai arrêté de gaspiller de la nourriture.

 

Question 5 : Quelles sont les actions de réduction des déchets que tu as trouvé les plus compliquées à réaliser ?

Il a des « postes » qui produisent plus de déchets que d’autres comme un bébé par exemple. Il faut donc regarder le ratio temps/quantité de déchets et chercher la meilleure solution, qui n’existe pas toujours ou du moins, pas de manière simple. Concernant le lombricomposteur, j’en suis personnellement satisfaite même s’il demande de l’entretien. Cependant, je sais que certaines personnes y ont finalement renoncés parce qu’il prenait plus de place que prévu, ou parce que la décomposition ne se passait pas correctement.

Par ailleurs, concernant les achats en vrac, j’ai la chance d’avoir beaucoup de commerce proposant ce type de service. Mais je sais que réaliser des achats en vrac n’est pas toujours possible. Il ne faut pas se culpabiliser pour autant ! La démarche ne doit pas devenir maladive et contraignante. Il faut faire avec ce que l’on a autour de soi, en fonction de ses moyens et du temps dont l’on dispose.

La créativité et la remise en question personnelle sont également des aspects qui peuvent paraître compliqués. Malgré mes efforts, je dois en permanence me demander qu’est-ce que je peux faire de plus, si l’action que j’engage est suffisante ou s’il n’existe pas d’autres moyens de réduire davantage le peu de déchets pouvant me rester à la fin. Il faut également faire preuve de patience : je vais plus rarement en magasin afin de privilégier les friperies. Mais parfois il faut s’y reprendre plusieurs fois pour trouver son bonheur. De même, lorsque j’ai emménagé, j’ai voulu privilégier des achats d’occasion. Il faut donc attendre de trouver le bon meuble, aller le chercher au lieu de se le faire livrer et souvent, le retaper pour lui donner une seconde vie ce qui demande du temps, de l’énergie et encore une fois, de la créativité.

 

Question 6 : est-ce que t’engager dans une démarche de réduction de tes déchets t’a imposé un investissement financier important ?

Concernant le vrac, je ne suis pas toujours gagnante étant donné que je mange bio ce qui revient souvent plus cher. Par contre mon mode de consommation plus raisonné me fait éviter le gaspillage et réduit donc ma facture finale. Par ailleurs, que ce soit concernant la gourde ou les produits du quotidien, j’ai eu un coût de départ qui a très vite été rentabilisé puisqu’ils sont tous réutilisables. Concernant les meubles ou vêtements de seconde main, je suis gagnante sur le prix, il faut juste être patient et prendre le temps de faire quelques recherches.

 

Question 7 : Depuis le début du défi, as-tu réussi à réduire significativement tes déchets ?

Oui de presque 10%. Depuis le début du défi, ce qui m’a permis de réellement réduire mes déchets c’est le lombricomposteur : pour que l’installation fonctionne, il faut utiliser du carton dedans. Ainsi, le peu d’emballages qui peuvent me rester sur les bras va dans le compost. Même chose concernant mes épluchures de légumes ou mon marc de café. Le reste de mes déchets partent au recyclage. Par contre, j’ai un chat et je n’ai pas trouvé pour le moment de solution alternative à sa litière qui pèse lourd dans la quantité finale de déchets que je jette sans pouvoir les valoriser ou les recycler.

Je suis actuellement en train de réfléchir à la façon dont je pourrais réutiliser les bouteilles de verre qui peuvent s’accumuler après une soirée. Je pense les transformer en cadeau de noël. Du coup, tout le monde aura de jolis vases sous le sapin ! Pour l’emballage, je pense me tourner vers des méthodes japonaises (le furoshiki) ou tout simplement, mettre les cadeaux non emballés dans des sacs en cotons que je récupérerais à la fin.

 

Question 8 : Ta participation à ce défi t’a-t-elle permis de sensibiliser d’avantage de personnes à la réduction des déchets ?

Je n’essaye pas systématiquement de sensibiliser les gens. Au final c’est eux qui viennent vers moi pour en parler. Je me suis rendue compte que même si adopter ce type de démarche ne les intéressait pas à l’origine, ils étaient tout de même intrigués et avaient beaucoup de questions sur le sujet, notamment sur les choses simples à réaliser. C’est là qu’il faut savoir faire preuve de pédagogie : être dans une démarche de réduction de ses déchets ce n’est pas instantané. Il faut faire les choses progressivement si on veut pérenniser son action, et surtout, commencer par des choses simples à réaliser comme l’achat de la gourde ou de l’éponge en coton. Beaucoup d’actions de réduction des déchets sont en réalité déjà réalisée par les gens au quotidien ou même en entreprise, comme par exemple privilégier l’utilisation d’une tasse plutôt que des gobelets en plastique. Il ne faut pas culpabiliser les gens mais au contraire, être dans l’échange. Tout l’intérêt de ce défi réside là-dedans d’ailleurs. La démarche est collaborative, il y a beaucoup de partage d’expériences, d’astuces et de bonnes adresses. Je me rends compte que plus le défi avance, et plus j’ai de sollicitations de personnes souhaitant en savoir plus sur le sujet.

Etre dans une démarche de réduction des déchets ne doit pas conduire à devenir quelqu’un de moralisateur. Je ne veux pas harceler les gens avec ça, ni créer une atmosphère de stress chaque fois que quelqu’un met un pied chez moi.

 

Question 9 : Si tu en avais l’occasion, est-ce que tu referais le défi une seconde fois ?

Oui sans hésiter ! Ou du moins, pouvoir continuer à sensibiliser le plus de personnes, et notamment les jeunes qui sont plus sensibles à ces questions. Ce qui est sûr, c’est que je vais continuer à faire ce que je fais actuellement même une fois que le défi sera terminé.

 

Merci à Mathilde pour sa participation et l’ensemble des informations qu’elle nous a transmises. Nous espérons que cette interview pourra vous inciter à vous lancer dans cette démarche de réduction de vos déchets et que vous utiliserez certaines de ces astuces à la maison !

Initiative KISIO 

En collaboration avec d’autres salariés de chez Kiso, nous avons supprimé l’utilisation des gobelets en plastiques dans les cafétérias, au profit de mug réutilisables. De nombreux ateliers de sensibilisation sur le sujet sont également réalisés tout au long de l’année. Par ailleurs, depuis peu, l’ensemble de nos déchets 5 flux (papiers, cartons, plastiques, verres, bois) sont triés et revalorisés par notre prestataire Cèdre, qui contribue à la création d’emploi stables et durables pour des personnes en situation de handicap.

Enfin, dans nos locaux de Villeurbanne, la semaine européenne de la réduction des déchets a été l’occasion pour nos équipes lyonnaises d’organiser des ateliers de sensibilisation sur ce sujet, de mener une étude sur les déchets alimentaires jetés durant cette semaine et de mettre en place et de proposer à l’ensemble des collaborateur des zones de trocs d’affaire de bureau.

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