7 avril 2023

La pollution de l’air dans les métros

L’utilisation des transports en commun est très recommandée et soutenue, notamment depuis ces dernières décennies. Il est aujourd’hui plus que nécessaire de protéger l’environnement et la qualité de l’air en s’abstenant d’utiliser la voiture personnelle et en faisant usage des transports publics, dont le métro.

Sept villes de France métropolitaine disposent d’un réseau de transport souterrain, à savoir Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Rennes et Rouen.

Bien que l’utilisation des transports en commun contribue à la diminution de la pollution de l’air, qu’en est-il de l’air respiré par la population utilisatrice de ce moyen de transport ?

Les sources de pollution de l’air dans les métros

La pollution de l’air est responsable d’environ 40 000 décès prématurés par an en France.

L’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) établit dans son rapport, publié en juin 2022, qu’en moyenne l’air dans le réseau souterrain est trois fois plus polluée que l’air extérieur urbain. Les particules dans les réseaux de métro comportent davantage d’éléments métalliques (notamment le fer) que les particules de l’air extérieur. Cette pollution peut causer, selon les toxicologues, des effets cardiorespiratoires.

Mais quelle est l’origine de cette pollution de l’air ?

« Spécifique à l’activité ferroviaire souterraine, cette pollution est causée par l’usure des matériaux due au freinage des rames, par les contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée ou encore par la remise en suspension des poussières du fait de la circulation des rames ».

Le freinage mécanique est une des sources essentielles de cette pollution de l’air souterraine. Ainsi, des tests avec des résultats prometteurs ont été effectués pour remplacer ce mécanisme. Le déploiement de nouveaux métros et de nouvelles garnitures de frein permettrait de diminuer les polluants de 90 %. Toutefois, les investissements s’élèveraient à plus de 60 millions d’euros.

Les autres axes principaux d’amélioration de la qualité de l’air

Faisant suite au Plan de la Région Île-de-France de 2016 – 2022 dit « Changeons d’air », la Région a établi de nouveaux objectifs avec le Plan « Nouvel AIR » censé améliorer la situation environnementale et sanitaire jusqu’en 2027.

L’objectif principal est de diviser par deux le niveau de pollution par rapport aux valeurs réglementaires actuelles à l’horizon 2030. En effet, étant une des seules à se saisir des seuils recommandés par l’OMS, la Région Île-de-France a repris les objectifs quantitatifs de l’OMS en tant que nouvelles cibles de l’effort régional.

De plus, la région essaie de mettre en place des mesures plus efficaces et d’affronter de nouvelles problématiques jusqu’ici non traitées, notamment la connaissance, l’innovation, la transversalité et les mobilités. 

Plus précisément, le plan « Nouvel AIR » prévoit d’améliorer la recherche et la connaissance sur les particules fines. La concentration desdites particules (PM 2,5) a baissé de 40% entre 2011 et 2021, mais les taux sont toujours supérieurs aux valeurs recommandées. L’information du public doit aussi être améliorée, notamment avec la mise en place de nouvelles stations de mesures.

« Les indicateurs proposés correspondent à des concentrations en particules en suspension (PM10 et PM2,5) à viser dans les enceintes ferroviaires souterraines. Ils ont été déterminés afin d’être applicables sur chaque réseau selon une durée caractéristique des trajets de leurs usagers. »

Aujourd’hui, il y a seulement quelques stations de mesures installées sur le réseau parisien. Il s’agit de capteurs fixes installés sur les quais qui ne prennent pas en compte la pollution de l’air dans les couloirs, par exemple. Par conséquent, l’installation de nouvelles stations est prévue afin d’améliorer l’expertise en analysant aussi le taux des particules ultrafines.

Finalement, un des axes essentiels du projet concerne la circulation de l’air. A ce titre, la ventilation souterraine doit être rénovée et le nombre d’outils, notamment de ventilateurs, doit être augmenté.

De plus, l’air doit être traitée et c’est pourquoi la région Île-de-France avait déjà en 2018 lancé un appel à projet pour financer le développement de quatre solutions de filtration de l’air. Un deuxième appel à projet a été lancé en 2022 afin de trouver des solutions permettant de piéger ou réduire à la source les polluants des enceintes ferroviaires souterraines et réduire les éventuels impacts sur l’air extérieur de la ville (et vice-versa).

Sources : ANSES




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