Les intérêts et limites des exosquelettes
L’assistance physique délivrée par les exosquelettes peut permettre de limiter certains troubles musculo-squelettiques et de réduire l’effort.
Cependant, ils ne permettent pas de réduire la répétitivité des gestes, et peuvent déplacer les contraintes sur d’autres parties du corps, ou mobiliser d’autres ressources conduisant à une augmentation de l’effort physique. Cela est notamment le cas, lorsque l’exosquelette crée une gêne dans la réalisation de certains mouvements.
Par ailleurs, les exosquelettes ne conviennent pas à l’ensemble des salariés. Ils ne sont pas toujours adaptés à la morphologie ou à certains problèmes de santé. Il faut donc avant d’y avoir recours vérifier l’aptitude à utiliser l’exosquelette par le salarié concerné. A cette fin, le service de santé au travail doit être associé.
Enfin, le recours aux exosquelettes peut avoir des effets psychologiques négatifs sur les travailleurs. En effet, ils peuvent se sentir inférieurs lorsqu’ils utilisent un exosquelette pour accomplir leurs tâches quotidiennes, car l’aspect physique des performances est lié à l’appareil. De plus, le port d’exosquelettes peut entraîner une stigmatisation sur le lieu de travail de ceux qui les utilisent.
Ainsi le recours aux exosquelettes questionne. On peut se demander si les exosquelettes seront largement utilisés à l’avenir pour protéger les travailleurs. Si tel est le cas il convient de préciser que les employeurs ont l’obligation de fournir un environnement de travail sûr et de limiter les risques pendant le travail. Ils sont soumis à une obligation de résultat en matière de sécurité. Ainsi, les risques éventuels liés aux exosquelettes doivent être pris en compte dans le cadre de l’évaluation des risques. Par ailleurs, le choix de recourir aux exosquelettes nécessitera de la part de l’entreprise une réflexion sur l’aménagement, ou la réorganisation de la situation de travail. Elles devront également former les salariés à l’utilisation de ceux-ci.