Le constat de l’Anses
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans son avis d’avril 2019, estime que l’exposition des travailleurs à la silice cristalline représente « un risque sanitaire particulièrement élevé ».
Pour rappel, la silice cristalline (ou dioxyde de silicium) est un minéral présent dans la croûte terrestre. De plus, l’exposition professionnelle à la silice est associée de manière certaine à plusieurs atteintes pulmonaires, dont au cancer broncho-pulmonaire.
Au regard de ces éléments l’Anses a souhaité donner une vue plus représentative des formes d’exposition à la silice cristalline et des pathologies liées. Il ressort notamment du rapport que de nombreux secteurs sont concernés par l’exposition des travailleurs à celle-ci. Parmi les secteurs d’activités concernés figurent les industries extractives et les secteurs utilisateurs et transformateurs des matières premières extraites. Sont également concernées les activités de recyclage des déchets du BTP.
La valeur limite d’exposition professionnelle sur 8h (VLEP-8h) est de 0,1 mg.m-3 en France pour le quartz, et de 0,05 mg.m-3 pour la cristobalite et la tridymite. D’après l’enquête SUMER 2017, 365 000 travailleurs seraient exposés à la silice cristalline, soit 1,47% de l’ensemble des salariés. De plus, selon le rapport, entre 23 000 et 30 000 travailleurs seraient exposés à la silice cristalline à des niveaux excédant 0,1 mg.m-3 et plus de 60 000 exposés à des niveaux excédant 0,025 mg.m-3 en France.
En conclusion, l’Anses, au regard des niveaux d’exposition observés en France et des risques identifiés, indique que la valeur actuelle de la VLEP-8h de 0,1 mg.m-3 n’est pas suffisamment protectrice.