Les droits des salariés et témoins de tels agissements
La dernière partie du guide réalise un focus sur les victimes et les témoins. Il rappelle dans un premier temps les signes permettant de reconnaître un harcèlement. Ensuite, il insiste sur la nécessité de signaler les faits de harcèlement sexuel à l’employeur, en expliquant les raisons de ne pas se taire face à de tels agissements.
Le signalement peut se faire auprès d’un supérieur hiérarchique direct ou indirect, de l’employeur, d’un délégué syndical, d’un membre de la délégation du personnel du CSE, d’un membre du service des ressources humaines, mais également du référent lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Pour rappel, ce dernier doit être nommé dans les entreprises de plus de 250 salariés depuis le 1er Janvier 2019. Il a pour but « d’orienter, d’informer et d’accompagner les salariés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes » (Article L. 1153- 5-1 du code du travail)
Par ailleurs, ce signalement ne doit prendre aucune forme particulière. Il doit toutefois, explicitement mentionner les faits dont vous vous estimez victime. Ce signalement pourra dans un premier temps se faire oralement. Cependant, dans un second temps il faudra constituer un dossier, qui détaillera les faits, recensera les preuves si elles existent, le nom des victimes, les attestations des personnes ayant reçu des confidences circonstanciées ainsi que le cas échéant, la copie des plaintes ou des mains courantes.
Outre le signalement, les victimes ne doivent pas hésiter à se faire accompagner par les services médicaux. Elles peuvent également se tourner vers les services du Défenseur des droits, le 3919 (numéro d’appel Violences Femmes info), ainsi que vers des associations spécialisées.
Enfin, en tant que victime, il faut faire valoir ses droits, et sa protection. Figurent parmi ceux – ci :
- L’obligation pour l’employeur de mettre un terme à une situation de harcèlement et de sanctionner son auteur ;
- La protection de la victime et du témoin contre le licenciement et contre toutes mesures discriminatoires ;
- Le droit de retrait, permettant au salarié d’arrêter son travail en cas de danger grave ou imminent pour sa vie ou sa santé. Dans ce cas, l’employeur doit être immédiatement alerté ;
- Le droit d’agir en justice devant le conseil des prud’hommes pour manquement de l’employeur
- Le droit d’agir au pénal à l’encontre de l’auteur du harcèlement sexuel.
En cas d’actions judiciaires, des guides sont fournis par le ministère afin d’accompagner les victimes.
Enfin, afin d’accompagner l’ensemble des parties confronté au harcèlement sexuel, le ministère fournit en annexe, un modèle de courrier de signalement de faits de harcèlement sexuel, un modèle d’accusé de réception de ce signalement, et certaines précisions concernant l’enquête interne réalisée suite au signalement de faits allégués de harcèlement sexuel. Un modèle de l’information prévue à l’article L.1153-3 du code du travail est également présent.
Pour rappel, de nombreuses évolutions ont eu lieu ces derniers mois, afin de renforcer la prévention et la répression en ce domaine. Pour plus d’informations : voir l’article dédié