8 octobre 2020

Biodiversité : des objectifs mondiaux non-atteints en 2020

Un plan stratégique portant sur la période 2010-2020, approuvé à l’occasion de la 10e conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique d’octobre 2010, fixait une vingtaine d’objectifs mondiaux, dits objectifs « d’Aichi, en vue de stopper l’érosion de la biodiversité en 2020. Au sein de son 5ème rapport intitulé « Perspectives mondiales de la diversité biologique », l’ONU dresse un bilan de la réalisation de ces objectifs, 10 ans après leur signature.

L’état des lieux : 6 objectifs atteints sur 20 fixés

Le rapport présente un aperçu de l’état de la nature à l’horizon 2020. Il se base sur une fiche de rendement finale des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs mondiaux pour la biodiversité à l’horizon 2020 convenus en 2010, qui présente les enseignements tirés et les meilleures pratiques pour se mettre sur la bonne voie.

Le rapport révèle ainsi que révèle que seulement sept des 60 éléments (ou critères de succès) des 20 objectifs ont été atteints et que des progrès ont été réalisés pour 38 autres. A l’inverse, le niveau de progrès demeure inconnu ou s’éloigne de l’objectif pour 13 éléments. Enfin, les progrès accomplis pour deux objectifs demeurent inconnus. Le rapport en conclut que seulement six des 20 objectifs (9, 11, 16, 17, 19 et 20) ont été partiellement atteints à l’échéance 2020.

Plus précisément, le rapport souligne de nombreuses tendances négatives :

  • Malgré le doublement des ressources disponibles en faveur de la biodiversité (évaluée à 78-91 milliards de dollars), des ressources bien plus importantes continuent de nuire à celle-ci : 500 milliards de dollars pour les combustibles fossiles et autres subventions nuisibles à l’environnement et 100 milliards liés à l’agriculture => Contraire à l’objectif 3
  • Les plans permettant d’assurer une production et une consommation plus durable ne sont pas mis en oeuvre à une échelle qui élimine l’impact des activités humaines => Contraire à l’objectif 4
  • L’appauvrissement, la dégradation et la fragmentation des habitats demeurent élevés dans les forêts et d’autres biomes, en particulier dans la plupart des écosystèmes riches en biodiversité des régions tropicales. Le déclin des zones de nature sauvage et des zones humides du monde se poursuit. La fragmentation des rivières demeure une menace grave pour la biodiversité de l’eau douce => Contraire à l’objectif 5
  • Un tiers des stocks de poissons marins sont surpêchés, soit une proportion plus élevée qu’il y a dix ans => Contraire à l’objectif 6
  • La pollution, y compris par un excès d’éléments nutritifs, les pesticides, les plastiques et autres déchets, continue d’être un facteur important de perte de biodiversité => Contraire à l’objectif 8
  • Les coraux et autres systèmes vulnérables restent toujours aussi menacés par la surpêche, la pollution des nutriments et le développement côtier => Contraire à l’objectif 10
  • De nombreux groupes d’espèces menacées continuent de se rapprocher de l’extinction et près d’un quart sera menacées d’extinction si la perte de biodiversité n’est pas réduite de manière drastique => Contraire à l’objectif 12
  • La diversité génétique des plantes cultivées, des animaux d’élevage domestiques, et des espèces sauvages apparentées, continue de s’éroder => Contraire à l’objectif 13
  • La capacité des écosystèmes à fournir des services essentiels dont dépendent les sociétés continue de décliner => Contraire à l’objectif 14
  • Les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif de restauration de 15 % des écosystèmes dégradés d’ici à 2020 restent limités => Contraire à l’objectif 15.

Les recommandations du rapport

Le rapport préconise ainsi la mise en place de huit mesures d’urgence pour protéger la biodiversité.

  • Transition relative aux terres et forêts : Conserver les écosystèmes intacts, restaurer les écosystèmes, lutter contre la dégradation et l’inverser, et utiliser l’aménagement du territoire au niveau des paysages pour éviter, réduire et atténuer le changement d’affectation des terres.
  • Transition à l’agriculture durable : reconception des systèmes agricoles en utilisant des approches agroécologiques ou autres approches innovantes afin d’augmenter la productivité tout en réduisant au minimum les effets néfastes sur la biodiversité.
  • Transition à des systèmes alimentaires durables : favoriser les régimes alimentaires durables et sains mettant l’accent sur une diversité d’aliments, principalement à base de plantes, et une consommation plus modérée de viande et de poisson, ainsi qu’une réduction considérable des déchets et du gaspillage dans la chaîne alimentaire et la consommation.
  • Transition à la pêche et des océans durables : protéger et restaurer les écosystèmes marins et côtiers, rebâtir la pêche et gérer l’aquaculture et les autres utilisations des océans, afin de garantir la durabilité et d’accroître la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance.
  • Transition des villes et infrastructures : déployer une « infrastructure verte » et donner une place à la nature dans le milieu bâti, afin d’améliorer la santé et la qualité de vie des citoyens et de réduire l’empreinte environnementale des villes et des infrastructures.
  • Transition à une utilisation durable de l’eau douce : adopter une approche intégrée garantissant le débit des cours d’eau indispensable pour la nature et les populations, améliorer la qualité de l’eau, protéger les habitats critiques, contrôler les espèces exotiques envahissantes et protéger la connectivité des écosystèmes afin de permettre la récupération des écosystèmes d’eau douce des montagnes aux côtes.
  • Transition à l’action climatique durable : adopter des solutions fondées sur la nature en éliminant rapidement l’utilisation des combustibles fossiles afin de réduire l’ampleur des effets des changements climatiques tout en ayant des retombées positives sur la biodiversité et sur d’autres objectifs de développement durable.
  • Transition à l’action, un monde, une santé qui tient compte de la diversité biologique : gérer les écosystèmes, y compris les écosystèmes agricoles et urbains, ainsi que l’utilisation de la faune et de la flore sauvages, dans le cadre d’une approche intégrée, afin de promouvoir la santé des écosystèmes et des populations.

 

Selon les rédacteurs du rapport, si ces mesures sont correctement appliquées, elles permettront de respecter le futur objectif de vivre « en harmonie avec la nature d’ici 2050 ». Cet objectif sera négocié lors de la future COP15 organisée à Kunming en Chine en mai 2021.

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