11 octobre 2021

Comment la mobilité peut-elle servir en matière de RSE ?

La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) se définit comme la prise en compte, par les entreprises, des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités. Elle renvoie aux principes du développement durable, afin de contribuer à la protection de l’environnement, d’avoir un impact positif sur la société et d’être économiquement viable. 


Les démarches et stratégies RSE regroupent donc l’ensemble des politiques mises en place par les entreprises pour contribuer par exemple à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être de ses salariés, à l’inclusion sociale ou encore au développement économique. La RSE concerne ainsi de nombreux domaines, parmi lesquels la mobilité occupe une place de plus en plus importante au sein d’entreprise, et permettant de répondre à de nombreux enjeux.  

En effet, la mise en place d’une démarche de mobilité durable a un réel intérêt stratégique, non seulement pour répondre aux urgences environnementales, mais également pour développer un projet fédérateur, porteur d’une identité et de valeurs collectives, qui entraînera de nombreux bénéfices pour l’entreprise elle-même, ses salariés et l’ensemble de la société. En plus de contribuer à la protection de l’environnement, la mobilité durable s’insère dans la stratégie de l’entreprise à travers la rationalisation de ses dépenses, l’amélioration de la qualité de vie de ses salariés ou encore le renforcement de son attractivité tant interne qu’externe. 

Des bénéfices sur l’environnement

En 2019, le transport est le secteur émettant le plus de GES en France avec 136 Mt CO2 eq., soit 31 % de l’inventaire national de GES. Ces émissions sont essentiellement dues aux déplacements des ménages en voiture particulière, qui sont ainsi à l’origine de plus de la moitié (51 %) des émissions du secteur des transports. 

Par ailleurs, selon une étude de l’Insee publiée le 19 janvier 2021 et portant sur l’année 2017, 74% des actifs en emploi déclarent se rendre sur leur lieu de travail en utilisant leur voiture personnelle. Pour des distances inférieures à 5 kilomètres, la voiture représente encore 60 % des déplacements domicile-travail. De plus, 40% des trajets en avion sur les vols intérieurs en France sont des déplacements professionnels.   

L’enjeu environnemental n’est donc pas négligeable et la mobilité des salariés apparait comme un puissant levier de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution de l’air, qui passe donc par le développement de solutions de mobilité alternatives. 

A titre d’exemple, le Commissariat à l’Énergie Atomique de Grenoble (CEA) a mis en place en 2002 un plan de déplacements pour ses 4 000 salariés et 2 000 collaborateurs extérieurs, qui a abouti à : 

  • 1000 vélos de service et des aménagements sécurisés.  Une zone piétonne de 30 hectares.  
  • Le remboursement des abonnements transports à 85%.  
  • Des navettes qui desservent le site depuis l’arrêt de tram.  
  • Des flottes en autopartage de voitures et voiturettes 1 place 

En 2011, le CEA s’est associé aux autres établissements du quartier pour développer des solutions de covoiturage. Cette collaboration a ainsi donné lieu au PDIE de Grenoble Presqu’Ile, qui regroupe 16 structures et 16000 usagers. Ce PDIE vient compléter les plans de mobilité de chacune des entreprises membres.  

Grâce à l’ensemble de ces mesures en faveur des transports alternatifs, la part des modes utilisés par les salariés du CEA de Grenoble pour se rendre sur leur lieu de travail a fortement évolué, favorisant très largement l’utilisation des transports en commun et du vélo (voir graphique ci-dessous). 

Part des modes de transports utilisés par les salariés du CEA de Grenoble pour aller travailler avant et après le PDIE 
Source : CEA Grenoble

Des bénéfices sur la santé

 

Les transports routiers émettent de nombreux polluants dans l’air, tels que les particules fines, aux conséquences néfastes sur la santé, provoquant le développement de maladies cardiovasculaires et respiratoires.  La pollution de l’air est ainsi responsable de plus de 48 000 décès prématurés chaque année en France, soit 9% de la mortalité. On estime également jusqu’à 15 mois d’espérance de vie perdue pour une personne de 30 ans dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants, et jusqu’à 27 mois ans dans les zones les plus denses. 

De plus, Les transports routiers sont également responsables du bruit. Le Conseil National du Bruit (CNB) et l’ADEME estiment que plus de 25 millions de personnes en France sont affectées significativement par le bruit des transports, dont 9 millions exposées à des niveaux critiques pour leur santé. 

Ainsi, agir sur la mobilité de ses salariés en les encourageant au report modal, aura un impact sur la santé publique et les dépenses de santé engendrées par la pollution de l’air et le bruit. Par ailleurs, en les incitant à utiliser des modes actifs, l’impact sera encore plus grand. En effet, d’après une étude de l’Université de Glasgow, les personnes voyageant régulièrement à vélo ont 45% de probabilités en moins de développer un cancer et 46% de probabilités en moins d’être atteintes d’une maladie cardiovasculaire. Il est également important de souligner les bénéfices directs pour l’entreprise, qui par conséquent aura une diminution de ses coûts liés aux arrêts maladie et accidents de travail, engendrant ainsi une meilleure productivité. 

Des bénéfices économiques et sociaux

 

Pour les entreprises, la mobilité durable est source d’économies sur le long terme et les facteurs de réduction des coûts financiers sont nombreux, qu’ils soient directs ou indirects. Cela passe notamment par une optimisation de la gestion et des coûts de la flotte automobile, par une réduction des dépenses foncières grâce à un plus faible besoin en stationnement ou encore par une diminution des coûts liés aux accidents de travail. En 2018, 39% des accidents corporels de la route ont un lien avec le travail, ce qui représente au total 54 152 victimes. Le risque routier professionnel est donc un risque professionnel majeur, où chaque année les accidents routiers professionnels (accidents de trajet et de mission confondus) sont la première cause de mortalité au travail avec en 2018 482 décès.  

L’amélioration de la mobilité a également des effets positifs sur la performance et la productivité des salariés qui, moins soumis au stress et à la fatigue des trajets domicile-travail, sont plus impliqués. Par ailleurs, la prise en compte du bien-être des collaborateurs, de leurs attentes et de leurs besoins permet d’améliorer le climat social, tout en augmentant le pouvoir d’achat des salariés via une baisse du budget transports, qui ne cesse de croître ces dernières années 

Enfin, la mise en place d’un programme de mobilité interne permet également à l’entreprise d’avoir une plus forte attractivité grâce à une meilleure accessibilité du site et une valorisation de l’image de marque. Cela permet ainsi d’élargir les possibilités de recrutement, d’attirer de nouveaux talents soucieux d’évoluer dans une entreprise écoresponsable et surtout de conserver ces talents grâce à une amélioration de la qualité de vie au travail. Pour un candidat interne ou externe, l’image d’une entreprise qui cherche à faire grandir ses éléments et capitalise sur leur épanouissement professionnel représente un plus non négligeable.  


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